11/05/15

La semaine dernière, j'avais montré le début de la construction de "Numéro 33" (le Skerry que je me dépèche de construire pour participer à la Semaine du Golfe, et qui est le 33e bateau que je construis) et j'en étais arrivé à la préparation de la surface intérieure pour la stratification : nous y voila ! Vue du compartiment arrière, dans lequel je viens de saturer le tissu de verre d'époxy, alors que l'on voit qu'il est encore "sec" dans le compartiment central, à gauche sur l'image.

Juste avant de mixer un nouveau batch d'époxy, je monte sur la mezzanine faire une photo aérienne alors que j'ai commencé de saturer le tissu de verre du compatiment central de Numéro 33, à gauche. On aperçoit l'arrière du Skerry du Chasse-Marée, en haut à droite, en dessous c'est la Prame d'Eastport et au centre le Youyou. J'ai aussi descendu l'Arwen (avec l'aide de Pierre !) car j'attends un visiteur intéressé par une annexe, du coup, c'est un peu le salon nautique à l'atelier !

La stratification a durci et j'ai masqué pour faire l'antidérapant : je vais maintenant passer une couche d'époxy dans les zones délimitées par l'adhésif, puis je saupoudrerai des microsphères de verre sur l'époxy fraîche. Je passerai ensuite deux nouvelles couches d'époxy pour fixer les microsphères et adoucir un peu leur mordant. J'ai laissé libre l'empreinte du puits de dérive, celle de la membrure centrale et près de la cloison arrière je compte poser des réglettes pour un cale-pied d'aviron réglable.

J'ai re-suturé la membrure centrale à sa place, et je viens de monter à sec (sans époxy) le puits de dérive, qui ne tient actuellement que par trois vis. On aperçoit derrière la membrure centrale une équerre que je vais fixer sur l'arrière de la membrure. Son rôle est de supporter le coté arrière du banc et surtout de reprendre la traction de l'écoute qui est normalement fixée sur une patte d'oie à travers l'arrière du banc. Je préfère ajouter cette équerre pour pouvoir border à fond sans arrière-pensée au près.

Rencontre au sommet chez les pinces ! J'ai collé les quatre éléments du pied de mât : une plaque de fond, une de dessus, et deux cales en pin.

Voilà ce que cela donne après durcissement du collage de l'équerre et réalisation de ses joints-congés. J'ai aussi collé le pied de mât que l'on aperçoit au pied de la cloison avant.

J'enchaîne avec le collage du premier pli des listons. Je les ai fixés avec deux vis inox à chaque bout, au niveau des guirlandes, où il est impossible de poser des serre-joints.

Entretemps, je fais le vernis sur le Skerry du Chasse-Marée. J'utilise un vernis polyuréthane bi-composant, qui donne une protection optimale et un brillant opulent en 4 couches seulement.

Avant de coller le banc central, je pré-découpe l'ouverture haute du puits de dérive. J'ai percé un trou à chaque bout en 14 mm et je les relie à la scie sauteuse. J'élargirai l'ouverture à la défonceuse (mon outil préféré) pour atteindre les 18 mm de largeur du puits après durcissement du collage.

En prélude au collage des dessus de caissons et du banc central, je repasse une couche d'époxy sur leur face inférieure, comme sur les parois des caissons avant et arrière. J'ai remplacé le renfort standard d'étambrai par cette pièce en demi-lune, réalisée en contreplaqué makoré de 12 mm.

Et voici le collage.

J'ajoute des bandes-molles en demi-ovale de laiton sous l'aileron et les patins de la Prame d'Eastport.

J'ai aussi ajouté ce martyr sur le tableau arrière afin que l'on puisse serrer les presses d'un moteur hors-bord malgré la présence du fémelot supérieur : l'étrange découpe de la pièce permet de continuer d'utiliser le gouvernail et rattrappe le niveau pour que les presses "chevauchent" le fémelot. Le martyr posé sur la face intérieure du tableau a une découpe nettement plus banale...

Et voici la Prame d'Eastport prête à partir pour le Cap Ferret, car c'est là qu'elle ira remplir ses fonctions d'annexe et de petit voilier d'apprentissage et de plaisir (elle fait la même longueur qu'un Optimist, et 10 cm de plus en largeur et en creux).

Je colle le second pli des listons de Numéro 33. Je n'ai pas encore coupé l'excédent du liston bâbord, qui dépasse de 70 cm à l'arrière.

Dialogue de défonceuses : à droite, la fraise droite, à gauche la fraise en quart de rond, toutes deux sont équipées d'un guide, le petit roulement en bas des fraises (c'est la saison), qui doit tourner à plus de 20.000 tours/minute. Je passe d'abord avec la fraise droite pour élargir l'ouverture du puits de dérive à la largeur interne de celui-ci, car le guide arrête la coupe quand il prend appui sur la face interieure du puits. La photo est prise à l'issue de cette première opération. Je vais ensuite passer avec la fraise en quart de rond pour "casser" l'angle droit sur l'ouverture du puits.

Je viens d'araser la face supérieure des listons au rabot, et je dois encore faire la finition à la ponceuse à bande (on voit qu'il reste de l'époxy sur l'avant bâbord de la guirlande). Mais d'abord je vais couper leur extrémité avant et arrière (ici c'est l'avant) en arc de cercle à la scie sauteuse. Les petits boutons que l'on aperçoit sur l'extérieur des listons sont les "tapons" qui obturent les trous des vis inox qui tiennent les extrémités des listons. Je ne peux pas couper plus ici, sinon je tombe sur la vis.

Le fond de Numéro 33 est couvert de copeaux et de sciure à l'issue de toutes ces opérations (notez que j'ai aussi passé la fraise en quart de rond sur l'arête extérierue des listons). Les copeaux clairs sont de l'époxy chargée, les autres sont essentiellement du sapelli des listons. Notez que j'ai posé un nable au pied de la membrure centrale. Le nable permet de vider rapidement le bateau quand il est sorti de l'eau (par exemple pour le rincer à l'eau douce. Il permet aussi de remplir rapidement le bateau, mais curieusement, cet usage est moins populaire.

Maintenant une question difficile : quelle est la différence entre ces deux Skerry ? Allez, je vous aide, celui de gauche est le Skerry du Chasse-Marée, et il a déjà reçu ses quatre couches de vernis PU bi-composant, alors que Numéro 33 est encore presque nu, il n'a reçu que deux couches d'époxy, et encore pas partout.

Je viens donc de passer une nouvelle couche d'époxy sur Numéro 33, qui a tout à coup bien meilleure mine. On aperçoit sur cette image, au premier plan à gauche, les deux gouvernails et leur safran, ainsi que le skeg de Numéro 33. Notez la différence entre les deux safrans : l'un est relativement compact, alors que le second est nettement plus étroit et profond (et pointu !)

Ma chèvre est de nouveau appelée à contribution (quel drôle de nom, dirait Prévert) afin de tourner Numéro 33. Ceux qui ont une excellente vue noteront la présence de petites pièces en U de chaque bord, juste au dessus du joint entre les bordés 1 et 2, à mi-longueur entre la membrure centrale et la cloison arrière. Ces pièces bloqueront (un jour) un support intermédiaire des hypothétiques bancs latéraux amovibles (j'ai 50 points de bonus pour "hypothétique").

Voilà Numéro 33 juché à hauteur de travail : je vais maintenant faire les joints-congés entre le haut des cloisons et le dessous des sièges et dessus de caissons.

La semaine dernière, j'annonçais que si j'arrive à terminer Numéro 33 à temps, il y aurait trois Skerry à la Semaine du Golfe. Je corrige, avec toutes mes excuses à Jean : nous serons en fait quatre, comme les Trois Mousquetaires, car j'oubliais Jean, qui vient en voisin depuis Biarritz ! Il y aura donc Gérard (de région parisienne) avec "La Marie Pupuce", Claude (du Vaucluse) avec "Babyole" et Jean (de Biarritz donc) avec "Skerry", ainsi que Numéro 33 si tout marche comme prévu. Outre Brice de Nice et Igor d'Hossegor, il y a plein d'autres Skerry basés plus près de Vannes : venez donc aussi participer à la Semaine du Golfe !!!