Je viens de poncer la Yole de Chester en vue de la stratification de l'intérieur de la coque. En effet, j'ai passé une couche d'imprégnation, puis fait les joints et bouché tous les trous des sutures, et il est temps de stratifier ! Notez sur la face intérieure de la cloison avant, au premier plan, la présence d'une découpe excentrée pour une trappe de 6 pouces. J'ai préféré faire ma découpe au centre, et pour une plus grande trappe, 8 pouces (20.3 cm), afin qu'il soit plus facile de mettre à l'abri des objets plus volumineux.

Après le stade "loukoum", j'ai passé l'aspirateur, puis un chiffon imbibé d'alcool pour ramasser le peu de poussière qui restait sur la surface. Que nenni ! J'ai été sidéré par la quantité de poussière que j'ai encore ramassée sur le chiffon ! J'ai ensuite drapé le tissu de verre sur le bordé, et décidé de stratifier 8 bordés au lieu de 6 car mon tissu est assez large : "trop fort n'a jamais manqué"! Ce modeste surcroît de poids vaut bien le gain de rigidité et de robustesse.

Je croise deux pièces de tissu dans le caisson arrière, afin d'avoir une plus forte épaisseur sur la quille grâce au recouvrement.

Dans le compartiment avant, j'ai trois pièces de tissu, avec un bon recouvrement sur la ligne de quille et surtout au brion, avec trois couches.

Il ne reste plus qu'à saturer de résine époxy le tissu à l'intérieur du caisson avant.

Voilà qui est fait, et j'ai coupé tous les excédents de tissu non saturé sur les bords. Encore deux couches de résine époxy pour "remplir la trame" du tissu, et il sera pratiquement invisible sous le vernis.

Après un nouveau ponçage, j'ai re-suturé les membrures en place et les ai collées, de même que les dessus de caissons. J'ai fait des joints-congés de rayon assez important sur les cotés des varangues, et de rayon moindre sur les cotés des membrures (genoux et alonges si c'était une construction traditionnelle en bois d'arbre).

Le collage des membrures et des dessus de caissons est une étape importante dans la construction de la Yole de Chester : le bateau est essentiellement complet, il ne manque plus que les listons et le skeg. Je dois encore imprégner tous les bordés sur l'extérieur, stratifier les deux bordés de fond sur l'extérieur et beaucoup poncer partout...

J'utilise ce petit miroir pour qu'il me dise si je suis toujours la plus belle en mon royaume (ah non, ça c'est dans Blanche Neige !) Mais il me dit quand-même si les dessus de caissons reposent bien sur le haut de la cloison ou s'il reste un jour à combler. En effet, on peut se faire piéger car la pièce peut coincer entre les bordés et ne pas descendre à fond.

J'ai rentré le Skerry après une bonne averse (pour avoir la place de circuler, je le sors systématiquement dans la cour car il reste en permanence sur sa remorque), et malgré le nable que l'on distingue au pied du banc central, il y a un petit fond d'eau sur la sole, question de pente.

Gros plan sur les gouttes d'eau à la surface de l'okoumé verni. L'intérêt principal du contreplaqué marine réalisé à partir de ce bois pour la construction de petits bateaux est son faible poids, en plus de ses propriétés mécaniques correctes, sa relativement bonne résistance aux parasites liés au milieu humide et son très bel aspect sous le vernis.

Collage du premier pli des listons, mes presses sont de sortie ! J'ai complété ma collection lorsque nous avons construit les deux Skerry en "construction accompagnée", et maintenant j'ai même du rab !

Je suis plein d'admiration pour Ludo qui arrive à monter et descendre Anouket tout seul... Moi, je ne serais rien sans l'aide d'Igor !