Nous sommes à sept bateaux à nous être donné rendez-vous au petit port du Fret, à la racine de l'Ile Longue, côté est, pour naviguer ensemble pendant les fêtes maritimes de Brest 2016. Je rejoins le groupe avec "Gandalf" de jeudi 14 au soir. On voit également sur cette image les Skerry "La Marie Pupuce" de Gérard et "Anouket" de Ludo.

Benoit est là avec son Silmaril "Mounouf".

Le vendredi, les deux Ronan (An Treizh) et Hervé (Enfin!) nous ont abandonnés pour aller "à pied" sur le port de Brest voir la fête par la terre. On voit ici "La Marie Pupuce", "Mounouf" et "Anouket". Pierre est aussi là avec "Thema".

"Anouket" est toujours le plus photogénique de nos petits bateaux...

Nous nous calons dans le sillage du grand côtre (Sainte Anne ?) qui est venu virer au Fret et mettons le cap sur la flottille qui évolue en rade.

Un autre joli côtre très toilé.

Notre flottille au mouillage sur le va-et-vient qui nous permet de la garder à flot presque à toute heure de marée.

Le lendemain matin est l'un de ces moments où il faut savoir faire des exceptions aux principes : le petit 2 CV de "Thema" nous permet de faire route malgré le calme plat matinal.

Photo de goupe prise au retardateur sur trois appareils : le mien a déclenché le premier !

Nous nous sommes arrêtés sur la grève de la pointe d'Armorique pour déjeuner en attendant la brise thermique. Puisqu'on en parlera beaucoup pendant ces fêtes, je vous offre une petite explication météo. La brise thermique (ou le thermique, plus court) est générée par la différence de température de l'air au-dessus de la mer et celui qui est au-dessus de la terre. Pendant une journée d'été bien ensoleillée, au-dessus de la mer l'air reste plus frais que celui qui est au-dessus de la terre, du fait du rayonnement solaire. L'air chaud moins dense tend à s'élever, et il est remplacé par l'air plus frais (et plus lourd) venant de la mer. Ce mouvement de convection génère une brise venant de la mer et allant vers la terre, qui peut atteindre force 4 à 5 en fonction des conditions.

Par cette température (plus de 30°C) et sans vent, la Bretagne prend des airs de Corse...

Nous remontons nos bateaux afin d'éviter le ragage causé par les sillages des bateaux à moteur.

J'essaie de photographier l'ombre de Gandalf : il est rare que l'eau soit d'une telle transparence !

L'après-midi, nous continuons notre route vers le port de Brest et croisons quantité de bateaux, plus ou moins grands et plus ou moins beaux. Ici, "An Treizh" s'offre un bel arrière-plan !

Toc, et encore une ! D'habitude, c'est plutôt Ronan qui nous photographie !

Et encore une !

Ambiance à bord de Gandalf : on garde tous les deux yeux ouverts afin d'éviter de devoir maneuvrer en catastrophe pour sortir de la route d'un "gros". Cette petite vidéo donne une idée de la foule et du clapot...

"Mounouf" fait route grâce au thermique qui monte petit à petit. Le clapot d ésordonné est causé par les nombreux bateaux à moteur des spectateurs, qui passent souvent vite et près de nos petits bateaux.

Je n'ai jamais vu autant de voiles sur l'eau : à certains moments, il était difficile de distinguer la côte ou l'horizon, tant elles étaient nombreuses.

Jolie photo "d'Enfin!" par Ronan.

Rencontre inattendue (enfin si attendue, mais surprise tout de même) à proximité du port de Brest : le Skerry "Chasse-Marée" de Didier, qui lui est resté basé dans le port de Brest.

Nous remettons les bateaux sur le va-et-vient au soir de cette belle journée de navigation.

Le lendemain matin, c'est de nouveau la pétole et nous contournons l'Ile Longue à l'aviron lorque nous tombons sur un banc de sprats qui se trouvent attaqués par en-dessous par des poissons chasseurs (nous supposons des bars mais n'avons aucune ligne pour vérifier) et par dessus par les goélands.

Benoit et Hervé nagent en double sur le Silmaril "Mounouf", ce qui me donne une bonne occasion de décrire le mouvement. Ici, c'est la prise d'eau. Les pelles sont positionnées en avant du bateau et vont être immergées en levant la poignée de l'aviron. La trainée de gouttes au premier plan, est causée par le mouvement de l'aviron de Gandalf, dommage pour le reflet !

Puis c'est l'appui : les pelles sont immergées et les nageurs se redressent alin de tirer le bateau (et non les pelles, qui en principe ne se déplacent presque pas dans l'eau.) Les pelles servent de point d'appui pour le mouvement de levier qui propulse le bateau dans le sens opposé à l'effort exercé. Pendant l'appui, les nageurs déplient le torse puis tirent sur les bras.

Troisième phase : le dégagé. Les pelles sont en fin de course en arrière, et les nageurs appuient sur la poignée des avirons afin de les sortir de l'eau en vue de la dernière phase, le replacement (les pelles sont repositionnées en avant sans toucher l'eau) qui reboucle sur la prise d'eau.

Je dois avouer que je pensais que les deux sièges du Silmaril étaient un peu trop proches pour pouvoir bien nager en double : voici la preuve que non ! Benoit et Hervé tiennent facilement les 3.5 noeuds sans se fatiguer sur cette mer d'huile. Sur Gandalf, Eric et Gérard se relaient avec la coulisse et les avirons en carbone qui permettent aussi facilement de tenir la même vitesse.

Nous nous retrouvons avec "Anouket", "An Treizh" et "Thema" sur une grève de Kerincuff, face à l'Ile des Morts et Trébéron, pour déjeuner.

Ronan escalade pour faire cette photo de groupe. Juste auparavant, nous avons eu le plaisir de voir passer quatre dauphins ou marsoins à quelques dizaines de mètres !

J'emprunte le Silmaril "Mounouf", troisième exemplaire construit, pour aller chercher son architecte, François Vivier, qui nous rejoint pour le café. Son "Pen Hir" cale 1.15 m, ce qui lui interdit l'accostage à la grève.

Ludo fait visiter à François Vivier son Skerry modifié "Anouket". Pour tous les pratiquants de voile-aviron, François Vivier est une figure importante, du fait de son action depuis les années 1980 en faveur de notre loisir préféré. J'ajoute cet aparté car quelques amis, embarqués du jour et non "vélirameurs", nous ont ensuite dit avoir été surpris de la déférence inusuelle que nous lui avions témoignée...

Et nous repartons !

Benoit repose François Vivier à bord du "Pen Hir" en lui disant tout le plaisir qu'il a avec son Silmaril "Mounouf", dessiné par François et construit ce printemps par Benoit et moi. Photo : Ronan Coquil.

Le thermique s'est levé et nous reprenons la route vers Brest.

Nous sommes rattrapés par le "Pen Hir". Par contre, nous sommes déçus car il n'y a quasiment aucun autre bateau sur rade ce dimanche.

Lundi 18, nous sortons les bateaux pour la transhumance vers Douarnenez par la route : la foule du samedi sur l'eau nous a dissuadés en bloc de participer à la grande parade. Allez voir la suite : Douarnenez 2016 !