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Gros plan sur la fabrication de la barre franche du Skerry
Par demande populaire, j'ai mis en ligne une page montrant la fabrication d'une barre franche pour le Skerry. Ce type de barre est bien sûr adaptable à n'importe quel gouvernail de voilier géger.

Pierre et Katia se sont récemment créé une base avancée à Arradon, sur le Golfe du Morbihan, et ils ont lancé un défi à quelques amis vélirameurs qui se sont précipités pour reprendre une pincée d'été pendant qu'il durait encore...

         
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L'idée est d'obtenir une barre franche qui soit légère et solide, tout en évitant d'avoir une fixation "dure" sur le gouvernail, telle qu'un boulon traversant. On voit souvent des barres qui traversent la tête de gouvernail, qui doit alors être très large pour rester solide malgré le gros trou traversant. J'ai préféré faire l'inverse : que la barre enserre la tête de gouvernail, ce qui me parait nettement plus efficient.
La barre est conçue comme les anciennes béquilles que l'on voyait accrochées en ex-voto dans la grotte de Lourdes. Un côté travaille en compression et l'autre en traction, ce qui fait que l'on n'a pas besoin de disposer d'un frote épaisseur pour avoir une bonne rigidité.

 

On voit que cette barre est calée verticalement par "l'occiput" ajouté au dos de la tête de gouvernail (vissé-collé en place) et par deux chutes de liston en sapelli collées sur les côtés de la tête de gouvernail, sous la barre. L'occiput empêche la barre de se libérer par le haut et les bouts de sapelli l'empêchent de partir par le bas.

La barre tient ainsi seule en place par gravité et on peut lui donner un peu d'angle si l'on souhaite barrer debout, par exemple. On la dégage facilement en la levant à 75° pour libérer la tête de gouvernail si on veut passer à l'aviron, par exemple.

 

Voici les quatre éléments de la barre : les deux longues pièces principales vont prendre en sandwich les deux petits blocs d'âme. Le plus petit bloc sera à l'extrémité arrière de la barre, derrière la tête de gouvernail, et le plus grand sera devant celle-ci.

Les deux grands côtés sont des bouts de tasseau d'épicéa, qualité "sans noeud" que vous trouverez dans une grande surface de bricolage. Le calibre de ce tasseau doit être proche de 30mm par 15mm (ici 32mm par 13mm). Les deux blocs d'âme sont également en épicéa et doivent faire la même hauteur que les grands côtés et la même épaisseur que la tête de gouvernail plus 1mm à 2mm, pour avoir un peu de jeu dans l'assemblage.

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Essayage des deux blocs d'âme. On voit ici que j'ai collé deux bouts de tasseau ensemble afin d'obtenir une épaisseur suffisante. J'ai ensuite passé la pièce dans mon rabot stationnaire jusqu'à obtenir la bonne épaisseur et la bonne hauteur.

Notez que j'utilise le gouvernail standard du kit du Skerry, sur lequel je n'ai pas collé les "sur-joues" extérieures qui sont jolies mais n'ajoutent rien à part du poids. On voit qu'il faut encore ajouter "l'occiput" de la tête de gouvernail (visible vissé-collé en place sur l'image 2), de même que les bouts de liston sur ses flancs. Je n'ai pas fait de photos de la réalisation de l'occiput par collage des mêmes couches de contreplaqué que celles qui composent le gouvernail, afin d'arriver à la même épaisseur. En l'espèce, il y a trois couches de CP de 9 mm et une couche de CP de 8 mm, toutes collées à l'époxy chargée. Après collage, j'ai découpé le sandwich sur la scie à ruban afin d'avoir un côté b=plat à coller sur le gouvernail, un angle droit en bas et un dos arrondi.

 

Voici mes quatre pièces prêtes pour l'assemblage. Notez que j'ai arrondi les arêtes intérieures des côtés avant le montage, car on a un meilleur accès avec la défonceuse et la fraise en quart de rond.

 

Assemblage à sec (sans colle).

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Côté poignée, on n'a pas de cale d'âme, je vais visser les deux côtés ensemble, en plus du collage à l'époxy. J'utilse des vis courtes (4x20mm) en inox, bien sûr.

  Essayage avec les vis et les pinces, il n'y a toujours pas de colle.
 

Je démonte et j'encolle.

         
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Toutes les zones de contact sont encollées, tant sur les côtés que sur les deux cotés des pièces d'âme.

 

Remontage final avec la colle.

 

La partie arrière est pressée grâce à des pinces.

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Si vous avez un rabot stationnaire, c'est une bonne idée de passer la barre collée dedans afin d'égaliser définitivement la hauteur des côtés et de l'âme. Attention dans ce cas d'attendre pour coller les bouts de sapelli sur les côtés du gouvernail, car leur position en hauteur dépend de la hauteur finale de la barre. A défaut de rabot, utilisez une ponceuse à bande pour cette opération.

 

Passez aussi un coup de défonceuse avec la fraise en quart de rond sur toutes les arêtes horizontales et verticales de la barre.

 

Le collage ne tiendra pas sans aide, car les efforts sur la tête de gouvernail peuvent être violents, du fait de la longueur du bras de levier que constitue la barre. Nous allons donc renforcer le collage en insérant des tiges filetées en laiton avec des écrous noyés devant et derrière le logement de la tête de gouvernail.

         
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Tiges filetées et écrous en place.

 

J'ai fraisé assez profondément les trous afin de pouvoir noyer les écrous.

 

Je fabrique aussi un receptacle pour le stick : je commence par percer un tasseau, puis je coupe les 30% du dessus du trou afin qu'il soit assez creux pour tenir le stick.

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Après un petit ponçage, le repose-stick est percé-fraisé et il sera tenu par une vis au fond du "U", en plus du collage à l'époxy. Notez le petit bout de tourillon de 6mm qui traverse l'extrémité du stick : le stick d'une de mes premières barres m'a échappé des doigts à un mauvais moment, désormais cela n'arrive plus ! J'ai ajouté le mètre sur cette image afin de donner une idée de l'échelle.

 

J'utilise une articulation à cardan à l'ancienne pour le bout du stick. Notez que j'ai "bouchonné" les vis de la poignée à l'époxy chargée.

 

 

Terminé !

         
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Mise en place de la barre : on l'incline à 45° pour l'enfiler sur la tête de gouvernail d'arrière en avant.

 

Une fois qu'on est dans cette position, plus qu'à abaisser la barre à l'horizontale.

 

Et voilà ! Notez que les écrous des tiges filetés sont aussi "bouchonnés" à l'époxy chargée.

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Vue générale de la barre sur le gouvernail.

 

 

 

Et vue de l'arrière de la barre, qui mérite encore un petit ponçage. Notez les deux trous "bouchonnés" de fixation de "l'occiput" sur l'arrière du gouvernail.

         
 

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