Arwen Marine
 
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Bassin des Tuileries  
Baltimore Clipper
 

Au Commencement...

 
Baltimore Clipper

Mon métier n'a pas toujours été de construire des bateaux, bien que ce soit une activité que j'ai pratiqué (en maquette) depuis mon enfance avec mon frère Gilles. Contrairement à lui qui est passé directement à l'échelle 1 et a persévéré dans la charpente de marine (voir son site web : Charpentiers Paimpolais), j'ai poursuivi des études classiques et me suis orienté vers l'informatique après une maîtrise en Droit des Affaires et un MBA de Loyola U. à Chicago. Après 25 ans d'une carrière qui m'a permis de passer quelques années aux Etats-Unis puis aux Pays-Bas (2 grandes cultures maritimes !), je finis par me trouver dans une impasse avec l'informatique et la vie salariée. Et je décide enfin de tenter l'aventure de la construction navale. Observant le travail de Gilles depuis 30 ans, je sais que ce serait poursuivre une chimère que de vouloir me lancer dans la charpente navale traditionnelle à mon âge, mais je veux toutefois construire de "beaux" bateaux, donc des bateaux en bois.

Mes navigations de jeunesse, toujours avec Gilles, ont d'abord eu lieu sur le Grand Canal à Versailles (s'il vous plait !) ou sur le bassin du jardin des Tuileries ou encore celui du Luxembourg, où nous venions le dimanche "faire flotter" les maquettes de voiliers que nous construisions tous les deux de façon quasi-monomaniaque. A cette époque où la radio-commande n'existait pas encore, on mettait à l'eau d'un coté du bassin, et on courait de l'autre coté en espérant que le bateau y arriverait sans encombre...

Luxembourg Tuileries Versailles L'archipel bréhatin
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Heureusement, les vacances revenaient vite et les navigations "en vrai" continuaient dans les eaux de l'ile de Bréhat, en Bretagne Nord. Ces navigations ont d'abord emprunté le youyou familial, horrible chose mal construite en bois traditionnel, moche lourde et rapidement passoire, mais dans lequel nous apprîmes à ramer et godiller, puis il y eut une plate en CTBX du chantier Guindé, infiniment plus légère (à 7 ans, même à deux, avec un marnage qui frise les 12 m, c'est un critère majeur, car on porte souvent !) Enfin vint le Berder, toujours de chez Guindé, premier voilier, hérité de notre grande soeur qui l'avait reçu NEUF pour son BEPC (Comment être surpris de notre faible motivation scolaire...) Aujourd'hui agé de plus de 40 ans, ce Berder sert toujours de plate à Gilles : beau témoignage de la durabilité du contre-plaqué...

Après il y eut un Mousse, largement amorti par nos frères aînés (nous sommes numéro 4 et 5 dans une fratrie de 8), qui l'avaient eux-mêmes eu d'occasion et enfin, dernier dériveur, un 490 Lanaverre, également hérité de nos frères (mais acheté neuf par eux, cette fois-ci.) Après nous sommes passés à l'habitable (ce terme a nettement changé de contenu depuis cette époque !) sur les Muscadets du Club Nautique de Bréhat, aujourd'hui défunt, puis sur le Sylphe familial, en passant par des Ecume de Mer de location. Les croisières étaient essentiellement de la navigation côtière autour de Bréhat, avec de régulières excursions vers les îles Anglo-Normandes et le tour de Bretagne jusqu'au Golfe du Morbihan.

La parenthèse des "habitables" refermée, celle de la planche à voile également (après avoir tout-de-même obtenu une première place en catégorie amateur au "Windy City Windsurfing Championship" de Chicago en 1985), je suis retourné aux navigations dans les cailloux bréhatins avec le nouveau "Kerenoc", misainier de 5,50 m construit par Gilles pour son père, ou bien en Hobbie Cat 16, ou encore en kayak. Ce dernier "véhicule" permet d'atteindre le paroxysme du plaisir de cette navigation à rase-cailloux dans quelques centimètres d'eau, à peaufiner la science du contre-courant dans le cadre privilégié de Bréhat.

C'est donc une façon de "boucler la boucle" que de revenir à la construction de bateaux, sauf que les maquettes de l'enfance laissent place à des bateaux un peu plus grands, mais où je recherche le même esprit de simplicité, d'efficacité et surtout de plaisir pour leurs utilisateurs.

Je quitte la Picardie pour le chantier de Gilles à Paimpol et je construis "Arwen" (d'où vient ce nom ?) Je profite des conseils de Gilles, qui me force à faire un certain nombre de modifications sur mon dessin, et parfois à défaire et recommencer : à mon âge, l'apprentissage a parfois été difficile ! Mais le résultat est là : avant même d'avoir touché l'eau, Arwen est achetée par un client de Gilles, possesseur d'un Colin Archer de 8 mètres et à la recherche d'une annexe "compatible" avec son bateau. Celui-ci nous la laisse gentiment pour la présenter au Grand Pavois de La Rochelle (car bien sûr, la seconde coque qui devait aller au salon n'est pas prête..) Arwen est vendue une seconde fois à un couple de Sud-Africains, qui exposent un catamaran construit dans leur pays, et qui achètent Arwen à condition de pouvoir partir avec à la fin du salon... Son premier propriétaire acceptant la livraison retardée de la seconde coque, j'achève celle-ci à l'automne et elle touche l'eau en novembre.

La construction et la vente de ces deux bateaux "valident" mon projet et j'entame les démarches de création de mon propre chantier. Je décide de rester dans l'Oise pour des raisons matérielles (on ne le dit pas assez, mais cela coûte très cher de "monter sa boite" et il est impératif d'avoir un conjoint coopératif et très salarié) et je pose mon ancre à quelques encablures de la cité des bateliers de Longueil-Annel, au nord de Compiègne. Au bout de deux ans, je me rapproche de Compiègne en m'installant à Clairoix, 1 rue de Roye. La suite est sous vos yeux sur le présent site...

   
Gilles et Emmanuel
Gilles et Emmanuel Conrath en 2007
 
Paré au lancement...     Chicago
 
Muscadet   Chicago et le lac Michigan
Le chantier de Gilles à Paimpol (Côtes d'Armor)
Un Muscadet (plan Ph.Harlé construit chez Aubin en CP marine de 9mm)   Un des bâtiments du chantier de Gilles Conrath à Paimpol (Côtes d'Armor.) Gilles est en train de présenter la remorque pour sortir le chalutier remis à neuf. Lien vers le site web de Gilles.
Ayant beaucoup navigué dans les années 1970 sur des Muscadet en contre-plaqué, j'ai depuis cette époque suivi les progrès réalisés sur la mise en oeuvre de ce matériau et celui des adhésifs et sur le dessin des carènes à bouchains multiples et enfin l'adaptation de la construction à clin au CP-epoxy, qui permet d'obtenir des coques légères, solides et très élégantes (que demander de plus !) C'est donc très logiquement que je choisis cette technique et je décide de "commencer petit". Je construis un mannequin pour une annexe qui doit tenir dans la longueur d'une feuille de CP standard (2,50m), être la plus stable possible pour cette longueur, et surtout être "jolie". Ce dernier aspect est souvent négligé dans la construction nautique, mais il est fondamental : un bateau est avant tout un bel objet.
 
Le "Kerenoc" en baie de Paimpol
Le "Kerenoc" en baie de Paimpol
 
Le Hobbie Cat 16 familial à Bréhat
Le Hobbie Cat 16 familial à Bréhat
   
Liv Tyler dans le rôle d'Arwen  

L'hôtel de ville de Compiègne, Oise

L'hôtel de ville de Compiègne, Oise

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