Accueil Les Nouvelles Nos Bateaux L'Entreprise Glossaire
Plan du site Recherche sur le site Nous ecrire

Editorial de Gwendal Jaffry

dans le numéro 256 (février 2014) de la revue "Chasse-Marée", dont il est le rédacteur en chef
 
Je me suis permis de reproduire ci-dessous le texte de Gwendal, dans lequel je retrouve beaucoup de mes propres interrogations après 11 jours passés au dernier salon de Paris auprès de mes deux petits bateaux.

CM 256

Vous avez jusqu'à la fin du mois de février pour courir chez votre marchand de journaux pour l'acheter (en plus le marchand de journaux sera content de vous voir, c'est aussi la crise pour lui !)

Comme chaque année, le Nautic s'est révélé une belle occasion de vous rencontrer, de discuter de vos projets, de répondre à vos questions et aussi d'entendre vos avis sur la revue. Comme chaque année, une fois de retour dans notre Abri du marin, chacun de nous a partagé sa vision de cette grand-messe parisienne, a rapporté ses échanges et raconté son « tour du salon ». Nous sommes, une fois encore, tous arrivés au même constat : au-delà des rencontres, nous ne trouvons plus vraiment notre compte porte de Versailles et cette impression est sans rapport avec les artifices déployés pour masquer une activité déclinante - les allées élargies ou les tentures masquant les espaces vides. D'où cette question : ce salon et plus largement cette image que la plaisance contemporaine donne d'elle-même peuvent-ils encore nous faire rêver ? Bien sûr, il y a la crise, qui n'est peut-être qu'un paravent masquant la réalité. Les places de port sont devenues rares et chères et l'entretien d'une unité à flot représente un budget non négligeable. C'est vrai aussi. Pour autant, il n'est pas certain que le coût des bateaux soit davantage un frein aujourd'hui qu'hier. Et les possibilités d'aller sur l'eau restent nombreuses et variées : entre les unités légères, la location, le charter, les écoles et associations, il n'y a que l'embarras du choix.

Certains estiment aussi que les loisirs nautiques n'ont fait que répondre à de nouvelles attentes correspondant à une recherche de plaisirs immédiats ou de sensations fortes, voire au souci de paraître. Devons-nous croire que nos contemporains sont des imbéciles ? (*)

Peut-être faut-il aussi s'interroger Sur le contenu du salon et plus généralement sur ce qu'il valorise de la plaisance. Ce salon, LE Salon de la plaisance française, devrait être le reflet de cette dernière. Or, combien de professionnels sont incapables d'y exposer pour une simple question de moyens ? Combien de familles sont dissuadées par le coût élevé du billet d'entrée (15 euros), sans rapport avec les animations proposées? Par ailleurs le nautisme n'est-il qu'affaire d'entreprises ? Où se cachent les initiatives individuelles et toutes ces associations qui permettent à tant de personnes de toucher au bateau, de vivre une passion, de faire naître de belles histoires ? Sans doute devrait-on imaginer une autre formule pour que le salon nautique devienne à la fois une manifestation festive et le juste reflet des pratiques et des attentes, toutes sensibilités confondues. Peut-être faut-il le réinventer pour retrouver la part de rêve qui nous manque aujourd'hui.

Gwendal Jaffry

  (*) C'est moi qui ai ajouté le gras et l'argent du gras l'italique.
Hélas, hélas, poser la question, c'est déjà connaître la réponse...
Retour
Copyright © Arwen Marine Emmanuel Conrath 2014 www.arwenmarine.com