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Projet : Silmaril
Exclusif : Silmaril a été lancé le 12 octobre 2013 à Jablines-Annet

La réussite du Skerry (plus de 40 exemplaires naviguent en France à l'été 2013) m'avait déja poussé à en tester une version un peu agrandie (voir Projet "Grand Skerry "), et je souhaitais depuis longtemps étendre ma gamme de "voile-aviron" car je suis de plus en plus certain que ce type de bateau est le plus amusant et le plus polyvalent.

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Skerry "standard"

En effet, ces petits bateaux sont bon marché, faciles à transporter et à mettre ou sortir de l'eau, et se prêtent donc aussi bien à une sortie occasionnelle qu'à de petites croisières en camping cotier. Ce sont de bons marcheurs à la voile, et ils sont assez légers pour se passer de moteur auxiliaire. Surtout, ils permettent de profiter au maximum du simple plaisir d'aller sur l'eau...

Dernier point, les voile-aviron ne requièrent pas de place de port, chère à la location et de plus en plus difficile à obtenir. Certes, ils sont tributaires des cales de mise à l'eau, qui deviennent de plus en plus difficiles d'accès du fait de la politique étrange des communes du littoral. Mais les plus légers parmi les voile-aviron peuvent souvent de passer de cale de mise à l'eau : un simple chariot et un bout de grève suffisent.

La légèreté est donc un atout capital de ce type de bateau. Par contre, une trop grande légèreté peut être un handicap sur l'eau, et la présence de réservoirs de ballast permet d'ajouter un peu d'inertie à des bateaux qui seraient trop volages.

J'adore le Skerry (dessiné par John C. Harris, comme la plupart des bateaux visible sur ce site), sur lequel j'ai beaucoup navigué, que ce soit sur le "standard" ou sur le "grand". Sa finesse en fait un bateau vif et rapide à l'aviron ou sous voile, et sa forme évasée le rend raide à la toile et incroyablement marin, fidèle à son héritage de bateau de pêche du nord de l'Ecosse.

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Skerry "standard"

La taille du Skerry me semble idéale, car un bateau de 4.60 mètres de longueur se range encore assez facilement dans un garage (où il peut être suspendu au-dessus de la voiture) et ses panneaux de coque s'inscrivent dans deux feuilles de contreplaqué standard bout à bout. Sur l'eau, sa capacité maximum de trois personnes est adéquate pour la plupart d'entre nous, bien qu'une quatrième place soit parfois souhaitable, et le nouveau bateau l'offrira donc.

En conservant les paramètres de longueur (+3 cm) et de bau maximum (+8 cm), j'ai donc souhaité ajouter un tableau arrière afin d'augmenter le volume de la coque (et donc son déplacement, donc sa capacité de charge et sa "puissance" en terme de poids et de capacité à porter de la toile).

La dérive sabre du Skerry est la solution la plus simple, mais elle rend nerveux ceux d'entre nous qui aiment trop le "rase-cailloux" ou ceux qui naviguent dans des zones peu profondes (qui sont les endroits les plus intéressants, comme chacun sait). Elle sera donc remplacée par une dérive pivotante, dépourvue de pivot fixe, souvent source de problème. En fait, j'ai mis au point sur "Gandalf" une dérive qui est à la fois pivotante, et peut s'extraire comme une dérive sabre.

Je n'ai pas d'idées catégoriques sur le gréement. J'aime bien la simplicité de la misaine au tiers (une seule voile sur un mât non haubanné), mais un gréement de sloop aurique est une excellente solution du fait de la maniabilité apportée par le foc.

Au niveau de l'aménagement intérieur, pas de superflu pour rester le plus léger possible : un grand caisson étanche à l'avant et un second à l'arrière pour la sécurité et le stockage, des bancs latéraux pour le barreur, une "cellule centrale" composée du puits de la dérive pivotante tenu aux deux bouts par deux cloisons transversales et latéralement par le couvercle des réservoirs de ballast.

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Grand Skerry

Mon projet "Grand Skerry" avait été un bon exercice pour la conception du nouveau bateau, car je n'avais repris que les lignes de la coque dessinée par John C. Harris, et j'avais conçu moi-même tout l'aménagement intérieur en ne conservant que les deux cloisons des extrémités.

Bref, j'avais dans ma tête le bateau idéal, et celui-ci n'existait pas encore, ni chez CLC, ni chez mes confrères. Au niveau esthétique, un bateau en était assez proche : il s'agit du Penobscot 17 dessiné par l'américain Arch Davis. C'est un bateau que j'ai longtemps rêvé de construire, j'en avais même acheté les plans, avant de démarrer Arwen Marine.

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Penobscot 17, par Arch Davis

J'aime bien son élégance et son aménagement intérieur, cependant il a pour moi plusieurs défauts importants, à commencer par un poids trop élevé (150 kg), une construction compliquée (à clins collés de contreplaqué sur mannequin), et une capacité de charge limitée, interdisant d'embarquer un ballast significatif. De plus, à 5.18 m par 1.63 m, il était un peu trop grand pour rester facile à transporter et à mettre à l'eau.

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Penobscot 17, par Arch Davis

Au Penobscot j'emprunte l'allure générale (elle-même empruntée au Whitehall) et la coque bordée à clin, dont je réduis le nombre de 7 à 6 par coté, et que je réalise en cousu-collé selon le système Lapstitch, qui apporte une étonnante facilité à cette technique de construction. J'ajoute aussi une petite sole étroite qui facilite encore la construction.

Cette sole est inspirée du Sea Bright Skiff, un petit bateau de pêche côtière de la fin du 19e siècle, originaire du nord du New Jersey, et dont la particularité était de sortir et rentrer à travers les rouleaux, du fait de l'absence de port. Je copie aussi les deux bordés de fond du Sea Bright Skiff qui se rejoignent à chaque bout de la sole pour former le brion à l'avant et un "aileron-boite" dans le prolon-gement de la pointe du tableau arrière, dont la forme en coeur est pour sa part empruntée au Whitehall.

CLC n'ayant pas de projet de bateau dans cet esprit, j'ai choisi de m'adresser à un architecte naval pour dessiner les plans du nouveau bateau. En effet, je n'étais pas encore prêt à prendre le temps d'escalader la courbe d'apprentissage qui me permettra de produire moi-même les plans et les fichiers de découpe numérique. Et c'est tout naturellement que je me suis adressé à François Vivier.

En effet, j'aime bien les bateaux dessinés par François Vivier et j'admire le travail énorme qu'il a accompli pour nous permettre de continuer à nous amuser dans de jolis petits bateaux. La grande variété de son travail garantissait pour moi qu'il saurait produire exactement le bateau que j'avais dans la tête. Un de ses bateaux, l'Aber, est assez proche de ce que je souhaitais réaliser (en nettement plus lourd : l'Aber en version contreplaqué à clin pèse 220 kg pour 4.30 m par 1.48 m).

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Aber, photo Icaraï

Après un premier contact en décembre 2012, j'ai donc fourni en février 2013 tout mon cahier des charges informel à François Vivier et nous avons affiné les parmamètres généraux ensemble, procédant essentiellement par téléphone et par mail, arrivant sans effort (de ma part en tout cas !) à passer de l'imaginaire à la représentation complète en 3D, qui est l'étape où nous en sommes actuellement.

Il restait à trouver un nom à ce nouveau bateau, et je me suis finalement arrêté sur "Silmaril", du nom de trois joyaux magiques issus du monde fantastique de Tolkien, à qui j'avais déja "emprunté" Arwen et Gandalf.

Voir les images du lancement du Silmaril numéro 1 !

 
    Première Partie    
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Voici le premier plan de forme envoyé par François Vivier le 15 février 2013, suite à nos premiers échanges.
Longueur HT : 4.60 m, Longueur flottaison : 4.35 m, Bau maximium : 1.45 m, Déplacement : 330 kg.
Ce dernier chiffre est trop peu élevé car je veux transporter 100 kg de ballast. Je compte que le bateau va peser 75 à 100 kg, ce qui ne me laisse plus que 130 à 155 kg pour l'équipage. Le déplacement du second tracé visible ci-dessous sera augmenté à 404 kg.

 

Les deux représentations en 3D qui suivent permettent de bien visualiser la "peau" du bateau. Celle-ci montre le brion assez doux en bas de l'étrave presque verticale, pour maximiser la longueur de flottaison. Le tableau arrière est légèrement incliné pour l'esthétique.

 

Cette vue montre bien la sole longue et étroite inspirée des wherries. Elle facilite la construction en limitant la déformation des bordés. Cette vue montre bien "l'aileron-boite" formé par les deux premiers bordés au bas du tableau arrière. J'ajouterai un tout petit aileron dessous et une ou plusieurs fausses-quilles pour protéger la sole.

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Voici le second dessin, avec un déplacement augmenté à 404 kg, ce qui ajoute aussi 0.3 m2 à la surface mouillée (4.1 m2 au lieu de 3.8 m2 sur la premier dessin). On a donc maintenant 200 à 230 kg pour l'équipage, soit deux à trois personnes (le poids d'une personne est normalisé à 75 kg). Si on veut embarquer à 4 (300 kg), il faudra vider le ballast. J'ai positionné les quatre cloisons transversales (traits rouges). La première ferme le caisson avant et tient l'étambrai, la seconde et la troisième tiennent le puits de dérive pivotante et le ballast, et la quatrième ferme le caisson arrière. Les calculs de position des 100 kg du ballast conduiront François Vivier à avancer toutes les cloisons de 20 cm afin de tenir compte du poids du barreur en arrière du ballast et rapprocher ainsi le centre de gravité du centre de carène.

 

Les vues en 3D indiquent maintenant des aménagements similaires à ceux de Gandalf, sauf que j'ai supprimé ses sièges/caissons latéraux afin de gagner du poids. François Vivier me suggère de prolonger les cotés du dessus du caisson arrière comme on le voit ici pour faire de petits sièges latéraux pour le barreur. Le ou les équipiers s'installeront voluptueusement sur le dessus du ballast (la volupté viendra du fait que leur c.. sera au sec et qu'ils auront la longueur parfaite pour étendre leurs jambes et s'appuyer sur le puits de dérive).

 

Un équipier pourra aussi s'installer au fond du petit cockpit avant, ne laissant dépasser que la tête et les épaules au-dessus du liston (et donc à l'abri du vent). J'aime assez le volume des caissons avant et arrière ! Les panneaux qui ferment ces caissons sur le dessus sont "posés" sur le haut des bordés 5, au bas du carreau.

         
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Ce profil montre la position du ballast, en vert, sur les cotés du puits de dérive. Le desssus des réservoirs est au niveau de la flottaison, comme sur Gandalf.

 

Les réservoirs de ballast (toujours en vert) n'occupent pas toute la largeur du bateau, loin de là. Je pense les jouxter par des caissons étanches complémentaires sur l'extérieur, soit moussés, soit avec un accès par des trappes pour y stocker du matériel. François Vivier me fait remarquer que ces caissons sont contre-productifs et gêneront le pivotement du bateau pour son redressement après un chavirage. Je pense que leur volume modéré en fera une gêne tout aussi modérée ! Surtout, chaque litre d'eau en moins à l'intérieur du bateau après un chavirage est un élément de sécurité à mon avis.

 

J'ai demandé à François Vivier d'omettre le trou de godille dans ce joli petit tableau, laissant à chaque constructeur le choix de le découper au centre, à droite ou à gauche (ou d'installer un support de dame de nage, voire rien du tout).
A 404 kg de déplacement, seule la pointe du tableau affleure l'eau, donnant une coulée arrière très fluide.

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Je ne suis pas convaincu par les petits sièges latéraux du barreur, et je ne vois pas trop comment les soutenir, sauf à ajouter des courbes verticales sous les sièges.

 

Je demande donc à François Vivier de faire de vraies banquettes latérales allant jusqu'à la cloison 3. Un vrai compartiment est créé en-dessous, fermé par une cloison longitudinale qui soutient le siège. François Vivier a aussi ajouté sur cette vue les bancs transversaux, qu'il m'a suggéré d'abaisser de 6 cm afin d'augmenter la hauteur entre les poignées des avirons et les cuisses du ou des nageurs. De ce fait, il y a un décrochement entre les banquettes latérales et le banc transversal arrière.

 

Le pontage arrière est coupé en deux moitiés sur la ligne médiane car on excède la largeur disponible dans une feuille de CP standard. Pour gagner un peu de poids, nous avons largement évidé les cloisons 2 et 3 au-dessus des réservoirs de ballast. On gagne d'aileurs aussi le poids d'une tranche de 6 cm de hauteur sur deux cloisons et sur tout le puits de dérive.

         
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Le tableau arrière est réalisé en deux épaisseurs de contreplaqué de 9mm : la couche intérieure est évidée sur toute la partie intérieure du caisson. Seule la partie médiane reste doublée, afin de fixer les ferrures de gouvernail. L'échancrure horizontale permet d'insérer l'extrémité arrière des panneaux de dessus des caissons, ce qui facilitera grandement leur positionnement et leur collage.

 

Gros plan sur l'angle avant de la banquette latérale bâbord et sur le coté du banc transversal arrière, montrant clairement leur différence de niveau. Les petites doublantes sur la partie haute des cloisons ont été supprimées ultérieurement. Je les utilise sur Gandalf car le contreplaqué des cloisons est aussi fin que celui des panneaux de coque, et le supplément de rigidité y est utile. De plus, la trop grande finesse à cet endroit choquait visuellement. Sur Silmaril, les cloisons sont en 9mm, et c'est suffisant à tous points de vue.

 

Détail du banc transversal sur l'avant du puits de dérive, avant la suppression des doublantes des cloisons.

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Vue du cockpit du barreur. Il faudra, comme sur Gandalf, passer des tubes PVC à travers les réservoirs de ballast pour que l'eau des fonds puisse être épuisée aussi bien depuis l'avant que depuis l'arrière.

 

Nouvelle vue de dessus avec les bancs latéraux rallongés. Au vu de cet arrangement sur Gandalf, quelqu'un m'avait fait remarquer que les ballasts seraient plus utiles s'ils étaient plus sur l'extérieur, que leur capacité était doublée et que seul celui au vent était rempli. Certes !

 

Nouveau gros plan sur l'angle avant de la banquette latérale bâbord et sur le coté du banc transversal arrière. Les petites doublantes sur la partie haute des cloisons ont été supprimées.

         
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Vue de la coque retournée. Le contour des cloisons et l'ombre de la structure interne montrent bien le volume de la coque. Malgré celui-ci, les entrées d'eau sont douces et sutout la coulée arrière est très fine.

 

Même vue de la coque à l'endroit. L'étrave presque verticale allonge la ligne de flottaison.

 

Cette vue met en valeur la surface de la plage arrière. Comme à l'avant, un grand capot étanche à charnière donnera un large accès au coffre qui sera dessous.

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Nous avons ajouté un étambot afin de faciliter l'alignement des extrémités des bordés 1 et renforcer le talon. Nous verrons à l'usage si cette pièce est utile.

 

L'ouverture ovale dans la cloison longitudinale sous le banc latéral ne sera finalement pas déoupée dans le kit, car je préfère que tout le matériel soit rangé dans des endroits réellement clos lorsque l'on navigue afin de limiter le risque de perte dans un chavirage. On pourra mettre à la place une trappe ronde, à moins que l'on ne mette une ouverture à charnière sur le dessus.

 

On aperçoit ici le pied de mât et les renforts d'étambrai. Pour l'instant, je reste sur un mât unique autoportant avec une misaine au tiers, mais je ferai sûrement des essais avec un second mât emplanté derrière la cloison 3 pour en faire un flambart ou une goélette...

         

Suivez la construction du Numéro 1 dans les "Nouvelles de l'atelier"


Tous ces superbes bateaux sont des kits de bateaux en bois à construire soi-même selon la technique du « cousu-collé », utilisant du contreplaqué, de la résine époxy et de la fibre de verre. Construire son bateau soi-même procure beaucoup de plaisir et une grande fierté. Démarrer à partir d’un kit vous facilite la tâche  : vous n’avez pas à vous soucier de trouver vous-même tous les éléments : contreplaqué, bois, résine époxy, tissu de verre, etc. Tout est "dans la boite", comme une maquette géante. Le fait que les pièces soient déjà découpées vous évite l’angoisse de l’erreur et une partie assez ingrate au début du projet. Vous hésitez à vous lancer seul : venez à notre atelier pour une "construction accompagnée". Si vous cherchez plutôt un bateau "tout fait", nous pouvons construire pour vous chacun de ces bateaux : demandez nous un devis pour votre bateau "barre en main" !
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