Voici les images de la construction d'un Oxford Shell qui m'a été commandé par un Dubaïote. Les images ci-dessous sont extraites des "Nouvelles de l'atelier", ce qui explique le caractère à la fois décousu et répétitif des commentaires. La navigation (précédente-suivante) est relative à l'emplacement de ces pages dans les "Nouvelles" et vous fera donc souvent sortir de la séquence ci-dessous.

J'avance entretemps sur l'Oxford Shell : voici les panneaux latéraux en contreplaqué marine okoumé de 3 mm d'épaisseur, constitués de trois éléments collés par des scarfs, pour une longueur totale de 6,32 m... Pour les déplacer, je les joins par des pinces sous lesquelles je glisse aussi des lattes de pin afin de donner un peu de rigidité à l'ensemble, sans quoi c'est totalement intransportable.

Sur la table au premier plan, je fais le collage des panneaux de fond de l'Oxford Shell : ils sont en contreplaqué de 4 mm, 1 mm de plus que les panneaux latéraux, sur lesquels je colle les serres, sur l'établi mural au fond. Les serres rigidifient les panneaux latéraux et fournissent une surface de collage pour le pontage. J'ai eu des soucis sur le collage de ces scarfs, et j'ai du en décoller une partie pour les recoller car ils n'étaient pas strictement alignés : sur un bateau aussi long et aussi fin, l'alignement est primordial.

Retour sur l'Oxford Shell. J'ai posé une barre d'espacement à mi-longueur des panneaux latéraux et je les ai joints à chaque extrémité par quelques sutures et une vis dans les serres. J'ai posé par-dessus les panneaux de fond que j'ai cousus ensemble le long de la ligne de quille. Trois baguettes évitent qu'ils tombent à travers.

Je suture les panneaux de fond aux panneaux latéraux.

Tabernacle ! Que cette coque est longue !

Après avoir fini mes travaux de couture, j'ai retourné la coque et l'ai tripotée pour éliminer un très géger vrillage, puis calée à l'horizontale. J'ai monté une trappe noire à l'avant et une blanche à l'arrière en attendant le choix de l'armateur.

Les cloisons sont simplement posées à leur place dans la coque, afin de tester leur ajustement.

Retour sur l'Oxford Shell. J'ai fait le premier collage : j'ai déposé à la seringue un filet d'époxy chargée sur tous les joints entre les panneaux, coté intérieur.

Je ferai un second passage sur les joints après avoir coupé et extrait toutes les sutures, et "j'armerai" ces joints de bande de fibre de verre, sauf dans le cockpit, où je stratifierai un tissu de verre sur toute la surface intérieure : plus esthétique et plus solide. Ultérieurement, l'ensemble de la surface extérieure sera aussi stratifiée.

La semaine dernière, j'avais fait le premier collage sur l'Oxford Shell que je construis en ce moment pour un client de Dubai.

Je coupe et j'extrais toutes les sutures en fil de laiton, en abîmant le moins possible le joint d'époxy chargée.

Je passe une couche d'imprégnation (époxy "claire", sans charge) sur toute la surface intérieure et extérieure, puis je repasse une couche d'époxy chargée sur les joints, sur l'intérieur de la coque.

Je me suis appliqué pour les trois joints (sur la ligne de quille et à l'intérieur de chacun des bouchains) et je leur ai donné une section légèrement convexe qui accroit leur fonction de raidisseurs de la coque.

Ponçage de toute la surface intérieure et extérieure avant la stratification.

Tout le tissu de verre est saturé d'époxy.

Je retourne la coque et drape le tissu de verre en vue de la stratification de sa surface extérieure.

Mission accomplie : tout le tissu est imprégné et il est devenu transparent !

Gilles ponce la dernière couche d'époxy sur son PassageMaker, intérieur-extérieur, tandis que je fais de même sur l'Oxford Shell.

Je m'aprête à passer un coup d'aspirateur sur l'Oxford Shell "loukoum".

Retour sur l'Oxford Shell : voici la fixation arrière du portant à coulisse. La cornière de chacun des deux pieds se glisse dans la fente horizontale et c'est tout, il n'y a pas de fixation "dure", ce qui permet de monter et démonter très facilement le portant à coulisse. Les vides sous et sur les cotés des plaques de contreplaqué sont remplis d'époxy chargée. Je pense modifier un peu cette partie de l'arrangement : à suivre.

J'ai taillé et profilé un aileron en contreplaqué de 12 mm pour remplacer le morceau de tôle d'aluminium fourni avec le kit.

Et voilà l'aileron collé, avec un bon gros joint-congé tout autour.

Entretemps, je prépare le collage du pont sur l'Oxford Shell. J'ai fixé les panneaux de pont à la bande adhésive afin de tracer l'emplacement des 90 vis temporaires qui tiendront les panneaux pendant le collage.

Les vis temporaires sont en place, et j'ai passé une couche d'imprégnation époxy avant de mettre en place les panneaux de pont.

Voici les supports du Piantedosi Row-Wing : je vais les coller au fond du cockpit de l'Oxford Shell. Les pieds du Row-Wing se glissent dans les fentes, d'arrière en avant.

J'ai ensuite vissé (par en-dessous) et collé les traverses en ménageant une fente de 4 mm d'épaisseur pour y glisser les pieds du Row-Wing. Ainsi, celui n'est pas fixé "en dur" au skiff, et il est donc très facile à démonter. L'orientation vers l'avant de ses pieds (voici le pied arrière sur cette photo) fait que la pression de la nage le pousse dans le support, et qu'il ne risque pas de se sauver tout seul.

Fin de cette journée du 14 juillet : au lieu de regarder le défilé à la télé, j'ai passé une nouvelle couche d'époxy sur le pontage de l'Oxford Shell, et Benoît et moi avons collé la membrure centrale et le puits de dérive sur son Skerry.

Le lendemain, je m'apprête à poncer l'époxy du pontage de l'Oxford Shell.

Puis je monte à blanc la "splash box" (en français hiloire) autour du cockpit de l'Oxford Shell. La difficulté de ce montage, qui doit être impeccablement ajusté, est le manque de points de tenue pour le brise-lame, posé sur le pont avant.

J'ai collé les deux cotés de l'hiloire et je ne collerai le brise-lame que lorsque le collages des cotés aura durci, car le collage de l'ensemble serait trop complexe à immobiliser.

Benoît racle l'époxy chargée qui coule sur le bordé, après avoir été chassée du joint au pressage. Au premier plan, les bidons posés sur le rail du Row-Wing servent à presser le collage de ses pieds au fond du cockpit de l'Oxford Shell.

Le collage des supports du Piantedosi Row-Wing est la dernière opération de construction sur l'Oxford Shell. Il ne me reste plus maintenant d'à faire des joints-congés, poncer, passer une à deux couches d'époxy claire sur l'ensemble de la surface, encore poncer, puis peindre et vernir : on y arrive !

Le brise-lame tient encore avec du scotch... L'époxy des premiers collages ayant durci, je vais pouvoir enlever la bande adhésive et compléter les joints-congés à la jonction entre le brise-lame et le pont avant.

Benoît finit de boucher les trous des sutures sur l'extérieur de la coque de son Skerry, après avoir passé une seconde couche d'époxy chargée sur les joints entre les clins.

Ca y est, tous les joints-congés sont faits sur le pont de l'Oxford Shell, j'ai terminé sa construction...

J'ai aussi fait un petit joint-congé dans l'angle intérieur de l'hiloire et de la serre bauquière. Notez que les joints-congés du brise-lame sont teintés par addition d'un pigment rouge, contrairement au joint visible au premier plan à gauche.

De même, les supports des pieds du Row-Wing sont entourés de petits joints-congés.

Dimanche matin, activité bouillonnante chez Arwen Marine ! Gilles est revenu pour la première couche de peinture sur son PassageMaker (le vernis est fait), Benoît finalise le ponçage sur l'intérieur de son Skerry, et je ponce aussi l'Oxford Shell, à l'arrière-plan.

On ne risque pas de confondre les trois bateaux...

Nous avons ajouté des bandes de fibre de verre le long de l'étrave et de l'étambot afin de les renforcer. En parallèle, j'ai passé une dernière couche d'époxy sur l'Oxford Shell.

Ai-je déjà écrit que le ponçage est l'activité principale dans la construction d'un bateau en contreplaqué-époxy ? Benoît, occupé à poncer l'étrave du Skerry qu'il est venu réaliser à l'atelier en "construction accompagnée", vous le confirmera volontiers ! Je me suis pour ma part arrêté au milieu du ponçage de la 3e couche d'époxy sur le pont avant de l'Oxford Shell afin de faire cette photo.

Pendant ce temps (à Veracruz), je fais le vernis de la face supérieure de l'Oxford Shell, pont et cockpit, et je finis la peinture du PassageMaker de Gilles, qu'il a commencée mais n'a pas le temps de finir.

Les 6.25 m de longueur de l'Oxford Shell sont assez encombrants, et je m'aperçois qu'il y a autant de surface à vernir et peindre que sur le PassageMaker, qui me paraissait pourtant bien plus gros.

L'après-midi, Gilles fignole le ponçage de ses espars tandis que j'ai sorti l'Oxford Shell pour que son futur propriétaire, de passage en France, puisse le voir à la lumière du jour (j'adore le jeu d'ombres sur cette image).

Je n'ai pas encore fini d'assembler le Piantedosi Row-Wing (il manque les tolets), et il reste encore à peindre la coque, qui sera en blanc cassé, avec un retour d'une dizaine de mm sur le pourtour du pont, sauf autour du cockpit, où je m'arrêterai sous l'hiloire.

Ouverture en nocturne chez Arwen Marine ce samedi soir : j'attaque la peinture de la coque de l'Oxford Shell. Notez les élégants casiers multicolores sous les tréteaux qui me permettent de rehausser la coque afin de la mettre à une meilleure hauteur de travail.

23h29 : la première couche de blanc cassé est passée, on va pouvoir fermer...

Je viens de passer la seconde couche de blanc cassé sur l'Oxford Shell. Admirez au passage la jolie couleur rose de mon plafond...

La seconde couche couvre bien, et la coque commence à avoir fière allure !

Dernières images de l'Oxford Shell avant la mise en caisse...

Le Piantedosi Row-Wing est totalement indépendant de la coque à laquelle il n'est relié que par ses deux pieds, glissés dans les cales fixées au fond du cockpit.

Ca y est, Igor et moi avons descendu l'Oxford Shell dans sa caisse de voyage.

Vue aérienne de l'Oxford Shell dans sa caisse : il reste 7.5 cm d'espace à la proue et à la poupe, que nous avons ultérieurement amarrées à la caisse afin d'éliminer les risques de déplacement en longueur, car je ne me fie pas aux petits bouts de mousse bleue pour amortir les chocs éventuels sur la pointe de l'étrave ou de l'étambot.

Vue de la poupe avec sa jolie petite ferrure en laiton. Je l'aurais normalement fixée dans l'autre sens, avec la partie haute de la courbe vers l'extérieur, mais la disposition des serres impose de mettre les vis dans un triangle dont le sommet est vers l'extérieur (dans l'autrre sens la vis de la pointe serait vissée seulement à travers les 3 mm de contreplaqué du pont).

Vue de la proue et du berceau avant.

Le berceau arrière appuie sur l'extrémité arrière du rail du Piantedosi, qui reste à poste dans le cockpit pour le transport, sécurisé par un amarrage sur l'avant. Le bras transversal et ses haubans sont démontés et amarrés au fond de la caisse.

Nous avons vissé le couvercle de la caisse, dont j'estime le poids à 132 kg (par pesée de ses éléments avant assemblage), plus 18 kg pour la coque et 8.5 kg pour le portant, soit un total de près de 160 kg...