27 novembre 2016

Dans mes dernières "nouvelles", je vous montrais des images de la préparation de la construction accompagnée d'un Wherry d'Annapolis Tandem que j'allais construire avec Hélène.

Hélène est venue, elle a vu et elle a vaincu ! Vous pouvez avoir un tout peu plus de détails en regardant le compte-rendu de cette construction.

Et Hélène est repartie avec son très long bateau sur sa courte voiture. Elle m'a téléphoné pour me dire qu'elle était bien arrivée après 7 heures de route, le bateau n'a pas bougé une oreille !

J'avais aussi préparé un kit de Wood Duck 12 à construire avec Stéphane, la semaine suivant la construction du Wherry Tandem.

Le Wood Duck 12 est presque deux fois plus court que le Wherry Tandem, mais il constitue largement autant de travail que ce dernier, du fait du nombre d'étapes dans la séquence de construction, et nous n'avons pas chômé, Stéphane et moi. Vous pouvez voir plus d'images de cette construction sur son compte-rendu.

Mais nous avons bien travaillé et Stéphane est reparti pour l'Ardèche le matin du 6e jour. Pour lui aussi, la route s'est bien passée, sauf que le kayak se transformait en orgue dès 70 km/h et Stéphane et arrivé presque sourd après 700 km de musique forte mais monotone !

Après le départ de Stéphane, j'ai commencé la préparation d'un kit de Mill Creek 16.5 que je vais construire pour Frédéric "barre en main". On peut en effet parler de barre en main pour ce kayak qui sera équipé d'un petit gréement avec une misaine au tiers de 3.60 m2 et donc une barre ! Sur cette image, je m'apprête à coller les scarfs des panneaux de bouchain. En effet, le Mill Creek 16.5 est l'un des rares kits qui n'a pas encore été "modernisé" avec des joints-puzzle (alors que son petit frère, le Mill Creek 13, a été pourvu de joints-puzzle, de trous pré percés et autres conforts modernes comme vous pouviez le voir dans mes nouvelles du 6 septembre).

Autre singularité, ce grand Mill Creek sera démontable en trois sections afin de le rendre plus transportable. Dernière caractéristique, il sera équipé d'un banc de nage amovible avec siège coulissant. Sur cette photo, je viens de passer une couche d'imprégnation époxy.

Après ponçage de cette couche d'imprégnation, je commence la couture à l'aide de sutures en fil de cuivre. Comme je l'écrivais plus haut, les trous des sutures ne sont pas pré percés, et je les ai donc faits sur toutes la périphérie des deux panneaux de bouchain. Je percerai au vol les trous correspondants dans la sole et les panneaux latéraux au fur et à mersure de l'avance de la couture.

En parallèle du début de la couture, je colle les serres bauquières sur le bord haut des panneaux latéraux. Notez que j'ai passé un coup de défonceuse avec une fraise en quart de rond sur l'arête inférieure extérieure de la serre qui restera exposée.

Les panneaux de bouchain sont cousus et je dois m'arrêter pour attendre le durcissement du collage des serres bauquières. On aperçoit la cloison avant en place sur le Mill Creek. Je l'ai très largement ajourée car je vais ajouter une cloison de séparation une trentaine de cm en arrière, sous la pointe de l'hiloire de cockpit dont l'habitabilité sera un peu réduite au profit du caisson étanche avant.

Je positionnerai la cloison de séparation arrière à l'emplacement de la cloison arrière standard. Je vais construire le Mill Creek normalement, en un seul "morceau" et je le découperai après l'avoir ponté et terminé (avant peinture tout de même).

J'ai cousu ensemble les deux extrémités des panneaux latéraux et inséré une barre d'écartement au bau maximum, et j'ai aussi coupé les extrémités des serres bauquières sur l'axe de la coque. J'ai ensuite posé cet ensemble sur la partie basse de la coque déjà cousue.

Dernière photo avec la cloison avant ajourée : j'ai tardivement réalisé qu'elle se trouvera présisément au milieu de la trappe avant, et donc je vais la supprimer et la remplacer par deux barrots de part et d'autre de la future trappe, comme pour la trappe arrière.

Une fois la couture terminée, j'ai retourné la coque afin de resserrer toutes les sutures, puis l'ai remise à l'endroit afin de faire le premier collage en pointillés. J'ai mis des segments de tourillon dans une suture sur deux le long du joint entre le panneau de bouchain et le panneau latéral afin d'obtenir le meilleur alignement possible.

Le lendemain, après durcissement de ce premier collage, je retourne la coque afin d'extraire les sutures qui ont rempli leur office. Je les ai préalablement coupées pendant que la coque était à l'endroit.

Je m'occupe pendant l'extraction en calculant le nombre de sutures : une tous les 15 centimètres que multiplient 4 joints de 5 mètres de long, plus celles de l'étrave et de l'étambot, et j'ajoute la TVA et la CSG, ce qui nous donne 140.

Je fais un essayage du gabarit de la nouvelle cloison avant qui se trouve à la pointe avant de l'hiloire, une trentaine de centimètres en arrière de la cloison avant "normale".

Vue du côté du caisson avant : on voit le tracé double de la cloison originale au premier plan. Ce déplacement réduit la longueur du cockpit, et donc la longueur disponible aux pieds pour la place avant. Les cale-pieds avant se trouvent normalement 10 cm en avant de cette cloison, il faudra donc que le plus grand des deux pagayeurs se place à l'arrière, ce qui est de toute façon l'habitude. Je suis fort aise d'avoir conservé, puis surtout retrouvé au moment où j'en avais besoin, de calendrier mural de 2008 !

Vue de profil de l'étambot : il me reste une "marche" de 5 mm entre les bordés de bouchain et latéraux. C'est dû à une courbure différente entre le haut des panneaux de bouchain et celle du bas des panneaux latéraux. Un coup de ponceuse à bande le long de l'étambot et il n'y paraitra plus.

J'ai coupé mes doubles cloisons dans du contreplaqué de 9 mm que j'avais préalablement stratifié pour durcir sa surface et j'ai ajouté aux emplacements des boulons-écrous d'assemblage des rondelles de 84 mm de diamètre découpées à la scie-cloche dans le même contreplaqué stratifié. La stratification vise à durcir la surface et réduire le risque de prise de jeu par compression du contreplaqué. Les bouts de bande adhésive servent à obturer un côté afin de couler de l'époxy légèrement chargée pour remplir les trous de 12 mm que j'ai percés à l'emplacement des boulons-écrous d'assemblage. Je repercerai ensuite ces trous en 8 mm pour les boulons, de façon à laisser un "tube" d'époxy qui protègera la tranche du contreplaqué.

Voici le côté "dessus" : on voit que j'ai largement sur-rempli les trous car j'ai observé sur des réalisations précédentes que le long de la tranche du "tube", le contreplaqué absorbe une bonne partie de l'époxy coulée dans le trou. En toute honnêteté, je pense aussi qu'une partie de la réduction de volume est due à l'éclatement de micro bulles d'air dans l'époxy.

On voit sur ce gros plan de l'une des "pastilles" de la cloison arrière comment l'époxy a mouillé la face intérieure de l'adhésif.

Après avoir repercé les trous des boulons, j'installe les doubles cloisons que j'ai réunies par leurs boulons-écrous en insérant une feuille de film de mousse d'emballage au milieu afin de conserver 2 mm d'écartement entre les deux cloisons. Cet espace me permettra, le moment venu, de scier le Mill Creek pour le rendre démontable.

Gros plan sur les joints-congés de la cloison avant. J'ai mis de la bande adhévise sur les écrous et le bouts des filetage afin d'éviter de les bloquer à l'époxy. J'ai ajouté un boulon temporaire avec un écrou au milieu du bord supérieur de la cloison afin de bien tenir les deux côtés ensemble jusqu'à ce j'aie collé le pont. Je boucherai les trous de ce boulon après avoir découpé le Mill Creek.

Vue de la cloison avant côté caisson : j'avais posé les bandes "Gordini" qui m'aideront à faire des joints nets entre les panneaux avant d'installer les cloisons et je n'ai eu qu'à les couper et retrousser sur une dizaine de centimètres avant d'installer les cloisons.

Le lendemain, j'ai remis en place les bouts des bandes "Gordini" jusqu'aux cloisons et je vais maintenant faire les joints.

Juste après avoir fait les joints, je fais tremper des bouts de bande de fibre de verre, prélablement découpés à la bonne longueur, dans un verre d'époxy afin de les saturer avant de les positionner sur les joints qu'ils vont "armer".

Je touille avec le bâtonnet pour chasser l'air du tissage et saturer la bande. Le moment amusant est ensuite quand il faut arriver à sortir le rouleau du gobelet et l'essorer avant de le positionner sur le joint sur lequel il sera ensuite déroulé. Je ne vous cache pas que c'est un peu salissant...

Gros plan sur le côté bâbord de la face avant de la cloison avant : on voit clairement les bandes posées sur tous les joints.

Côté cockpit, je ne mets pas de bande mais une pièce de tissu de verre qui couvrira toute la surface du compartiment. En effet, les lisières de la bande de fibre auraient demandé un travail important de grattage et ponçage pour devenir invisibles et insensibles, et par ailleurs cette surface sera beaucoup plus exposée que celle des compartiments avant et arrière lors de l'utilisation du Mill Crrek 16.5.

Après avoir terminé de saturer la pièce de tissu de verre du cockpit, je repasse une seconde couche d'époxy "mouillé sur mouillé" que j'étends à l'ensemble de la surface intérieure, y compris les serres bauquières.

Gros plan sur le compartiment avant : le travail intérieur est terminé, plus qu'à ponter après avoir posé les barrots de part et d'autre des futures ouvertures des trappes avant et arrière. Il faut aussi avant de ponter que j'installe les quatre courbes verticales qui supporteront les élongis de l'hiloire de cockpit. Ensuite il faudra stratifier le pont et l'extérieur de la coque, poser les listons, etc.